Dans un précédent billet, je relatais la position de abrupte de la municipalité sur son droit à utiliser les ordinateurs de vote.

On a le droit, Na !

Ayant indiqué que je n'irai pas alors sur le forme et ayant essayé de convaincre sur le fond, l'actualité me force aujourd'hui à revenir sur la forme de cette décision.

Car quand elle dit qu'elle à le droit, en est-on sur ?

Le billet intitulé Appel au Conseil constitutionnel pour suspendre l’utilisation de certaines machines Nedap pour le second tour de la présidentielle de François Nonnenmacher dresse un constat édifiant du processus ayant mené à la certification du modèle équipant près de 90% des bureaux de vote.

D'un coté le conseil constitutionnel dit "Les machines doivent respectées les 114 exigences de conformité" et d'un autre le Bureau Veritas dit "Bah, c'est pas tout a fait le cas, mais bon, c'est pas grave". Le Ministère la dessus n'a même pas mis le nez dedans.
En qui devons nous avoir confiance ?

Certes, nous n'avons pas des Nedap à Voreppe mais des iVotronic. Mais notre ville voisine Voiron, faisant partie de la même circonscription utilise ce genre de machine. Les législatives ne sont que dans un mois un Voreppe est donc concernée

Mais les iVotronic ne sont pas exemptes de tout reproche loin de là.
Issy-Les-Moulinaux en est équipée et de nombreux problèmes et contestations ont été relevés.
Les machines n'ont elles pas été changées in-extremis à quelques jours du scrutin car celles livrées par le vendeur n'étaient pas conforme ?
Est on désormais certains que les machines livrées le sont ?
La mairie de Voreppe a t elle eu accès au rapport d'expertise afin de s'en assurer ?
Que se serait il passé sans la vigilance citoyenne ? Heureusement pas la même chose qu'à Issy où la mairie se trouve condamnée en appel pour avoir tenté de faire taire des opposants.

Je mentionnerai pour ma part les pressions rappelant qu'aller en justice peut couter cher comme dans cette réponse par mail que m'a adressé le Directeur de Cabinet du Maire.

Par contre, je vous informe que le Tribunal administratif de Cergy-Pontoise a examiné une requête déposée en urgence par deux habitantes de la commune contestant l'utilisation du vote électronique jugé peu fiable et demandant le retour au vote traditionnel. Le recours a été rejeté les condamnant par ailleurs a versé chacune 800 € pour les frais de justice engagés. (Le PARISIEN du 18 Avril 2007)

Et non, la justice ne donne pas forcement tort au petit citoyen pour qui une telle somme est importante, mais heureusement sait encore reconnaitre et faire appliquer le droit. Sur le fond, effectivement une décision de justice remet en cause l'agrément de la majorité des ordinateurs de vote de France.

Néanmoins , contrairement à l'auteur du billet cité au début

"Il existe un proverbe qui dit qu'il ne faut pas attribuer à la malice ce qui s'explique plus simplement par la stupidité. Je ne pensais pas, jusqu'à aujourd'hui, qu'il y avait malice de la part du Ministère de l'intérieur. Je me suis hélas trompé sur ce point, et le scandale du vote électronique en France est en train de prendre un nouveau visage."


Je n'ose envisager une quelconque duplicité dans la mise en place des ordinateurs de vote à Voreppe et n'en retiendrai que la bêtise

Reconnaitre ses erreurs est très valorisant pour celui qui y consent
...
Mais le tout est de ne pas le faire trop tard


Attendant une décision administrative Supérieure pour revenir sur une décision qu'elle a prise elle-même et que personne ne lui a imposée, la municipalité cherche à ouvrir un parapluie qui ne lui serra absolument d'aucune utilité quand elle chutera en même temps que les promoteurs des ordinateurs de vote et qu'elle aura alors à se justifier face aux citoyens de Voreppe.

Monsieur le Maire, il n'est encore pas trop tard. Choisissez la voie de la sagesse pour vous et pour Voreppe ....