Il y a a quelques jours, c'était un commercial de iVotronic sur le Journal du Net qui disait "Ayez confiance"

Aujourd'hui, c'est un nouvel article tentant de rassurer qui décrit le processus d'organisation du vote par ordinateurs. Mais là encore, pour le citoyen, c'est du "Ayez Confiance"

Néanmoins, le Journal du Net ajoute une encart à la fin de l'article mettant en évidence les dangers. Nous reproduisons ici les arguments développés.

Malgré toutes ces mesures de sécurité, les ordinateurs de vote posent quelques problèmes aujourd'hui insolubles. Premièrement, le processus de contrôle de l'intégrité du vote est désormais confisqué aux seuls informaticiens. Il n'est plus possible pour un électeur lambda de contrôler que l'élection s'est bien déroulée sans fraude.

Deuxièmement, un ordinateur de vote peut être modifié avant le vote sans que les membres du bureau de vote ne s'en aperçoivent. En effet, les membres du bureau de vote ne font que constater que la machine affiche bien le candidat pour lequel on a voté. Ils ne peuvent pas vérifier que c'est bien ce nom qui est stocké sur la machine.

Troisièmement, la machine utilise des technologies propriétaires qui renforcent l'opacité du processus de vote. Impossible de savoir comment fonctionne un programme même si un informaticien pourrait avoir les compétences pour le faire. Du coup, la sécurité et l'intégrité des machines reposent en partie entre les mains de techniciens d'une société privée et non plus des électeurs.

La sécurité des mots de passe pour effectuer des manipulations sur les ordinateurs de vote est largement perfectible. Il existe 8 mots de passe différents mais les deux premiers sont codés sur 3 et 7 caractères ce qui les rend très vulnérables à une attaque par la force. La copie des informations sur 3 mémoires différentes ne garantit que la pérennité du stockage des informations, nullement leur validité. En effet, le programme peut stocker 3 fois la même donnée sans que celle-ci ne corresponde au vote choisi par l'électeur car le programme est faussé.

Enfin, les mairies conservent les machines de vote entre deux élections, ce qui pose d'autres problèmes de sécurité. Outre la manipulation volontaire, les erreurs sont tout à fait possibles. Le contrôle de bits assure normalement la véracité des informations mais le programme n'est pas à l'abri des bugs, autrement dit d'une erreur humaine lors de la programmation. Les exemples de fusées, de trains, d'avions ou de satellites certifiés mais ayant connus un accident ne manquent pas dans l'industrie.

L'impression papier n'est pas non plus un gage total de fiabilité. En effet, l'ordinateur peut imprimer un vote différent de l'information qu'il stocke. Pour garantir une meilleure fiabilité, il faudrait donc recompter les bulletins papiers imprimés par la machine après l'élection, ce qui revient au même que de faire une élection sans ordinateur de vote.