Après la montée de la contestation au printemps, de nombreuses actions ont été lancées auprès des institutions nationales et internationales

Le communiqué de presse de l'association Ordinateurs-de-vote.org donne quelques informations intéressantes
http://www.ordinateurs-de-vote.org/Communique-du-5-novembre-2007-Le.html

Je reprends ici quelques morceaux en vous invitant à visiter le lien ci-dessus :

Les parlementaires demandent à leurs collègues du gouvernement des réponses face au silence de l’administration et au manque de transparence qui caractérise le dossier des machines à voter.
[...]
Mme Zimmermann (députée de la Moselle - UMP) et M. Masson (sénateur de la Moselle - Non inscrit) demandent si « il conviendrait d’interdire définitivement toute possibilité d’organisation des scrutins autrement que par le biais de bulletins comme cela a toujours été le cas par le passé. ».
[...]
M. de Rugy (député de la Loire-Atlantique - Verts) rappelle la nécessité de « veiller à la régularité des scrutins », et interroge si il faut « interdire le recours à ces machines pour les prochaines élections municipales et cantonales de mars 2008 ».
[...]
M. Dallier (Sénateur de la Seine-Saint-Denis - UMP) a déposé une proposition de loi « visant à interdire l’utilisation des machines à voter » en expliquant « Ce type de dispositif cause bien plus de problèmes qu’il n’en résout. Pour gagner deux heures lors du dépouillement, on jette le doute sur ce qu’il y a de plus important dans une démocratie : le résultat des élections. Car avec ces machines, aucun citoyen ne peut vérifier la régularité du scrutin. Elles se comportent comme des boîtes noires, dont on ne peut être certain à 100% du fonctionnement.».

On notera que l'ensemble de la classe politique, tous partis confondus, se sent concerné par ce dossier et que ce n'est pas parce que c'est dans la loi, qu'il ne faut pas se poser de question.

Récemment, le Sénat a publié une étude de législation comparée de divers pays européens utilisant le vote électronique, étude qui conclut : « Le vote électronique ne répond pas aux espoirs qu’il a nourris ».

Bon, au moins c'est clair. Tout le monde a le droit de se tromper, mais personne n'est autorisé à refuser de l'admettre

Il faut noter que le mouvement Ordinateurs-de-vote / CRII-Vote a déjà eu l’occasion d’examiner ces différents arguments ou projets des lobbies : aucun n’a obtenu son visa compte tenu de l’état actuel des pratiques sociales, des normes juridiques nécessaires aux démocraties modernes et des possibilités des sciences et technologies.

Face à la contestation, de nouvelles machines, "encore plus mieux que celles qui sont déjà aux top de la technologie" arrivent sur la marche, devançant les lois en cours d'écriture

La tendance qui se profile est de fournir une "preuve papier" du vote.

Restons vigilants à comment cela va être mis en place.
  • Il est interdit à juste titre d'être en mesure de faire publicité de son vote (pour ne pas le vendre ou subir des pressions). Une impression papier pourrait le permettre. Les ordinateurs de vote du printemps dernier permettaient de laisser filmer tout le processus avec des téléphones portables. Aucun moyen d'échapper à cette surveillance de A à Z du processus (contrairement au vote traditionnel où l'électeur aura toujours un moment pour changer son enveloppe)
  • Ce n'est pas parce que une imprimante vous délivrera un ticket, que l'ordinateur comptera la même chose
  • Un président de bureau, et l'ensemble des assesseurs, exténués en fin de journée, refuseront surement un décompte manuel et préfèreront s'en remettre au compteur de l'ordinateur. Il faudra beaucoup de pugnacité pour obtenir un dépouillement manuel ....
  • Une analyse de Chantal Enguehard, chercheur au CNRS, sur ce thème http://www.ordinateurs-de-vote.org/Vote-electronique-et-preuve-papier.html

Mais tout ceci est de l'anticipation.

Pour l'instant nous avons un problème : des ordinateurs de vote imposés aux citoyens pour les prochaines municipales, outils inadaptés à des problèmes qu'ils n'avaient pas.

une non-solution problématique à un non-problème

Pierre Muller, Président d'Ordinateurs-de-vote.org, JDLL 2007