Benoit Sibaud, opposant d'Issy-Les-Moulinaux aux ordinateurs de vote (iVotronic, les mêmes que nous, à Voreppe), Président de l'April, vient de poster un message au sujet de la position de l'association sur les ordinateurs de vote.

L'April, contrairement à Ordinateurs-de-Vote.org, a accepté de faire partie du groupe de travail du FDI. Mais la position n'est plus tenable et l'April quitte la reflexion pour ne pas cautionner une récupération des plus douteuses.

On peut effectivement se poser la question du délai de parution du rapport finalisé. Le rapport préliminaire largement médiatisé ne traitait pas un pan entier de la problématique comme la sécurité ou le rapport à la démocratie de l'utilisation de tels outils. L'analyse succincte que j'ai pu en faire se termine en effet sur les questions laissées en suspend dans ce rapport qualifié d'intermédiaire et apparemment désormais de définitif. Elle ne valait que par les promesses de traiter les questions de fonds laissées de coté. Autant dire qu'il manque l'essentiel

Je reproduis ici une partie communiqué de l'April sur ce sujet

Nous avons cependant participé au début des travaux de ce groupe sur les ordinateurs de vote, en étant présent à toutes les réunions et en y apportant une contribution substantielle sur les questions du contrôle citoyen et du respect de la démocratie, sur les aspects techniques (sécurité notamment) et sur l'expérience des élections de 2007 à Issy-les-Moulineaux notamment.
Nous avons souvent été les seuls à représenter la société civile, dans un groupe composé surtout des institutions, des administrations et collectivités territoriales et d'entreprises (dont les vendeurs de solutions de vote électronique).

Le conseil d'administration de l'April a choisi d'arrêter de participer à ce groupe de travail pour plusieurs raisons :
  • la question du vote par internet (sur laquelle le FDI est plus légitime que sur celle des ordinateurs de vote) n'est pas d'actualité en France et présente encore plus de de travers que les ordinateurs de vote.
  • le ministère de l'Intérieur ne semble pas vouloir travailler de manière constructive, se contenant de promesses jamais tenues (annonce devant être faite au congrès de l'AMF, puis en décembre, puis... rien) et travaille dans son coin. Il n'y a donc aucun intérêt à continuer à l'alimenter de nos réflexions, comme nous l'avons fait avec le rapport intermédiaire non conclusif (qui a finalement été rendu public, contrairement à ce qui avait été initialement annoncé).
  • nous regrettons que chacun ne semble s'intéresser qu'à sa problématique (par exemple coût, logistique, image, etc. pour les collectivités ; contentieux, modification du droit électoral, etc. pour les juristes ; ...) plutôt qu'aux problèmes réels et fondamentaux de contrôle démocratique, de fiabilité, de transparence, etc.
  • l'absence de débat public est problématique (...) L'idée d'organiser un débat avait été prévue initialement puis apparement abandonnée. Nous ne souhaitons pas cosigner un document qui sera forcément incomplet de ce fait : si le contrôle par les citoyens est important, alors leur avis sur un sujet comme le vote électronique l'est aussi (le simple fait qu'Ordinateurs-de-vote/CRII-vote n'ait pas souhaité participer aux travaux est révélateur du problème).


Je renouvèle ici mes remerciements à l'April et Benoit en particulier pour le courage dont il a fait preuve en participant à ce groupe de travail miné et sa décision de revenir sur de nombreuses heures de travail.

Espérons que cet investissement n'aura pas été vain et que certains arguments developpés auront attiré l'attention si ce n'est entendus.