Suite à mon intervention en conseil municipal, une élue déclare

Nous avons procédé dans des conditions légales. Le Conseil Constitutionnel a donné son aval, le Ministère de l'Intérieur aussi. La majorité municipale a souhaité s'en équiper. Nous assumons la décision.

Le Dauphiné Libéré - Mercredi 25 avril 2007


Cette petite poussée de crise identitaire est révélatrice à bien des égards d'une prise de décision qui merite d'être commentée.
  • sur la forme : concertation, arrogance, considération des citoyens auquel on est au service ...
  • sur le fond : une action légale, autorisée, possible techniquement, est elle pour autant souhaitable ?

Je ferrai grâce de mes remarques sur la forme dans ce billet tant l'attitude volontairement polémique adoptée par ce discours discrédite l'action politique et citoyenne dans son ensemble.

Attachons-nous au fond donc.

La question principale est donc "Est-ce souhaitable ?"
Certains, d'emblée, dirons oui au nom du progrès technique.

Mais en est on certains ? L'Histoire est pleine d'exemple de progrès techniques qui ont une incidence sur leurs bénéficiaires

Prenons l'exemple de la génétique thérapeutique. Formidable espoir pour les malades, le clonage cellulaire est un pan de recherche très actif. Il y a environ 10 ans naissait Dolly, première brebis clonée. Nous avons donc cloné des mammifères. Le clonage Humain est en bonne voie !

Pourquoi alors une comité d'éthique international s'est il constitué et a interdit tout clonage humain ? C'est bien que s'est posée la question du bienfait de cette technique et de la nécessité et de la nature indispensable de passer à l'étape suivante. Et ce n'est pas nécessaire, on peut faire sans le clonage d'un humain. Et pourtant quelle avancée technologique ! quel démonstration de la force du progrès technique ce serrait !

Toute évolution technique doit être mise en regard des bénéfices qu'elle apporte et des dangers qu'elle représente. Dans le cas du clonage, il s'agissait de l'Humain.
Dans le cas de l'ordinateur de vote, il s'agit du Citoyen.

Si il y a une crise démocratique au point que l'on manque de citoyens volontaires pour la tenue des élections (ce que je ne crois absolument pas), est ce la solution de soulever le tapis et cacher la poussière dessous en utilisant des ordinateurs de vote ?

Ce recul face à la technologie et aux possibilité techniques et légales offertes est absolument nécessaire. Et c'est apparament la positon de nombreuses municipalités.
  • Pourquoi seulement 81 communes sur 36 000 en France (modulo celles de moins de 3500 habitants) ont elles choisi ce mode de scrutin ?
  • Pourquoi des communes ont elles renoncé avant (la ville d'Amiens) et après (par exemple, entre autres, Saint-Malo) le premier tour ?
  • Pourquoi le conseil constitutionnel prone-t-il désormais la prudence ?
Somme nous obligés, là encore, de jouer les apprentis sorciers avec la démocratie cette fois ?
Que les promoteurs légalistes se posent la question de la Déontologie dont ils sont obligé de faire preuve ! Seront-ils satisfait lors des prochaines municipales que le doute et la polémique entachent les élections ?

Notre système démocratique, fruit d'une évolution bicentenaire pour assurer à tous la sincérité du scrutin, cette exigence démocratique dont la France est le fer de lance, mérite mieux !